Biographie
Dominique Quélen est né en 1962 dans un milieu ouvrier en banlieue parisienne. Après une agrégation et une thèse sur Italo Svevo, il enseigne en lycée dans le Nord jusqu’en 2015.
Depuis, il se consacre exclusivement à l’écriture et aux activités qui l’accompagnent (résidences, ateliers…). Sa poésie, souvent organisée en séries, mêle les contraintes formelles et les dysfonctionnements du corps, avec un intérêt marqué pour le vide (qui ne l’est jamais) et le rien (qui est quelque chose). Parmi ses livres : Loque (Fissile, 2010), Revers (Flammarion, 2018), La Gestion des espaces communs (Lanskine, 2019), Quélen = enqulé (Louise Bottu, 2022), Profil élégie (Le Corridor bleu, 2023).
Il travaille aussi avec des compositeurs, de l’opéra à l’improvisation en passant par la toy music : Aurélien Dumont, Loïc Guénin, Misato Mochizuki, Gérard Pesson, Mathieu Corajod…
Résumé
À l’exception de deux brefs poèmes définitoires en vers, ce livre est constitué d’une série de quasi-rectangles où manque toujours, permettant le mouvement, quelque élément commun au langage et au réel, à l’image du “pour bien des choses de ma vie je peux dire presque” d’Effi Briest. Ils sont remplis d’objets incomplets, incluant le corps, qui représentent aussi des états de la matière selon certains angles, certaines combinaisons qui varient. Quoique cette distinction n’ait plus guère de sens, l’ensemble peut se situer entre les restes d’un lyrisme qui fuit et ceux d’un formalisme qui se délite. Le dysfonctionnement de tout cela est rendu sous la forme neutre et discrète de petits paragraphes de prose, comme des boîtes. Ainsi le titre, Profil élégie, n’évoque-t-il une disposition d’esprit qu’à travers le travail manuel. Il s’agit, pour reprendre Francis Ponge, qu’il y ait “quelque chose à obtenir, et non quelque chose à exprimer“.
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